Que font-ils?

Publié le par Général de Richoufftz

Voila pratiquement une année que je ne me suis pas manifesté et ainsi n’ai pas correspondu avec ceux et celles qui avaient pris une certaine habitude de me suivre, de m’encourager ou de me critiquer lors de mes prises de position comme des réflexions proposées. Je dois dire que l’accélération de la campagne électorale dès septembre 2011 - sachant que nous n’avions pas encore véritablement «digéré » la campagne des élections régionales de l’année précédente - avec la désignation du candidat élu par les militants du parti socialiste et devenu Président de la République depuis lors, le raidissement du parti majoritaire à l’époque, les prises de position outrancières et démagogiques des uns et des autres , les ambitions fratricides, les jeux et enjeux personnels voire les invectives dans lesquelles notre classe politique n’est pas sortie grandie, le fatras des propositions afin de sortir le pays de l’ornière économique et monétaire dans laquelle près de quarante années d’atermoiements de politiques virevoltantes nous ont conduit et, plus grave il me semble, le délitement des idéaux , sont  autant de manifestations désordonnées qui m’ont incité à prendre du champ. A quoi bon réfléchir lorsque tout s’agite autour de soi si ce n’est pour seul objectif : hurler avec les loups !

 

Si l’on ajoute au brouhaha politico médiatique à nous donner le tournis, les multiples « affaires » qui ont occupé la scène des mois durant au détriment de la conduite des affaires du pays, vous aurez compris qu’il ne servait à rien de se manifester. Affaires Clearstream, Bettancourt, DSK, pour les plus « célèbres » et celles qui ont été exhumées, enfin devrait-on dire , - Angolagate,  marché de sous-marins au Pakistan après ceux des frégates à Taïwan - avec un parfum de scandales à répétition «éclaboussant » anciens ministres et personnalités lesquels, de contorsions en dénégations, n’ont pas véritablement été inquiétés… Quant au « printemps arabe » tunisien il fut la démonstration que profiter jusqu’à la fin des largesses prodiguées par une « nomenklatura » locale au dessus des lois était un acquis auquel certains politiques français avaient pris l’habitude de profiter. Financements occultes, fraudes récurrentes à l’égard du fisc, affairisme mainte fois dénoncé et montré du doigt, collusions prouvées entre politiques et industriels peu scrupuleux soucieux de faire du « business » vaille que vaille, n’ont - elles pas apporté la preuve que, pour certains de nos élus et de nos politiques , la vraie valeur serait de « faire du fric » ?

 

Dans ces conditions comment s’étonner que 50% du corps électoral ait « boudé » les bureaux de vote lors des élections législatives alors que ces mêmes Français s’étaient mobilisés pour l’élection de leur Président quelques semaines auparavant ? Comment rétablir la confiance du corps électoral et donner sens à l’action politique avec une « majorité » parlementaire élue avec à peine plus de 25% des voix seulement ? N’est-ce pas la preuve d’une défiance croissante de l’opinion à l’égard de ses représentants - ceux-ci répondant de moins en moins aux préoccupations quotidiennes et aux attentes de leurs électeurs - et d’un jugement peu amène pour ceux des dirigeants et élus, encore top nombreux hélas, qui ont failli ? Et que penser de ceux que la Justice a condamné et qui ont repris leurs fonctions, avec aisance et assurance, comme si rien ne s’était passé ? Le « système » ne devrait-il pas écarter de ses rangs, de manière définitive, ceux qui ont lourdement fauté, quel que soit le mandat occupé? Si notre Démocratie devait continuer à absoudre ses élus et les rendre ainsi irresponsables de leurs actes, alors les citoyens que nous sommes pourraient se poser la question de l’inanité de  l’exemplarité, après celle de la probité…      

 

Et comme si cette simple observation de notre incurie collective à promouvoir des élites à une période essentielle pour nous - mettre le pays en « ordre de bataille », enfin, pour relever le défi de la crise économique, budgétaire et sociale, nationale et européenne - , voici que nous est imposé un spectacle pitoyable de notre vie publique dont nous nous serions bien passé : une « guerre de chefs », une de plus...Ce sera non seulement une fracture pour la formation politique dont ces élus se réclament mais très certainement une défiance prononcée et durable à l’égard du personnel politique toutes tendances confondues voire, ce qui est encore plus grave, une désaffection profonde du citoyen à l’égard de la chose publique. Comment pourrait-il en être autrement ? L’impression détestable qui prévaut depuis des mois, attisée par cette  guerre Picrocholine qui n’en finit pas, est celle d’une  perte générale de confiance de l’opinion devant ces ambitions personnelles durables, exacerbées et destructrices. L’idée même que le sentiment collectif , dans notre système démocratique, n’existe qu’avec et qu’au travers de ses élus, est mis à mal. Ambitions suicidaires, probité en pointillé, exemplarité oubliée posent une question de fond : et demain ? Et la France dans tout cela ?

 

Il y a fort à parier que la « patrie des Droits de l’Homme » toujours prompte à donner des leçons de morale à l’encan et ses dirigeants, au fil des décennies, soucieux de porter le message d’une démocratie mâture, en revienne à des ambitions moindre : faire profil bas !

 

Il est temps de reprendre la parole…

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<br /> Bonjour à tout le monde et merci pour votre "come back".<br /> Mais au stade où l'on se trouve, cela suffira t-il ?<br /> <br /> <br /> J'en viens à penser que c'est d'un coup d'Etat dont nous avons besoin à présent, d'une manière ou d'une autre.<br />
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