Merci, Max
L’après-midi du 1er mars, à défaut d’exceptionnel, promettait d’être une rencontre particulière. L’aboutissement logique et attendu de journées de travail et de nuits d’insomnies. La présentation d’un ouvrage, objet d’une réflexion collective, qui aura demandé des mois d’efforts et de patience à une « plume » peu ordinaire. La concrétisation d’un projet conduit avec la ténacité et la rigueur d’un homme mu par une volonté inflexible et une foi exemplaire en son pays.
Un Français comme tant d’autres, qui a jugé, il y a quelques mois, notre situation collective comme préoccupante voire intenable à moyen terme, en tout état de cause indigne d’une grande démocratie gangrenée par les incivilités. Un citoyen révolté par notre perte de repères mobilisateurs, de la montée des incompréhensions comme des risques encourus dès lors que les égoïsmes de chacun deviennent règles de vie. Un mari et un père de famille qui souhaite, comme tout à chacun, que sa descendance ne soit pas engagée dans un cycle de violences que nous appréhendons sans vraiment nous donner les moyens de faire face. Un électeur qui souhaiterait que les candidats à la fonction suprême prennent enfin à bras le corps, et sans arrières pensées, cette question lancinante de la citoyenneté.
Un auteur qui aura su, grâce à une capacité d’écoute peu ordinaire, à rassembler autour de lui un nombre impressionnant de personnalités diverses, issues de tous les milieux politiques ou socioprofessionnels, témoins vivants et acteurs de notre société ou plus jeunes générations à ne pas avoir connu cette France des « trente glorieuses » de l’après-guerre. Et qu’importent les avis contraires, les différences d’appréciations, les âges ou les parcours des uns et des autres, les expériences de vies lorsque l’ensemble est porté par un véritable projet, un idéal, qui transcende les clivages et les idéologies!
Merci de nous avoir donné l’occasion de mieux nous connaître, d’échanger, de débattre, d’écouter, de proposer, de convaincre, sans jamais imposer…
Pourtant le défi était rude et le temps, compté. En quelques mois le collectif, après avoir dressé un état des lieux réaliste et sans concession de la société, s’est prononcé en faveur d’un service civique obligatoire ou plus exactement, un service civique, universel, laïc donc obligatoire comme l’est l’instruction publique. Les contours de cette entreprise par laquelle chaque jeune Français, en contrepartie des droits que lui garantit la République, accepterait comme l’un de ses devoirs de contribuer au bien commun en donnant de son temps à autrui, ont été tirés à grands traits. Il s’agit de refonder le socle du contrat républicain, de retrouver l’impératif fraternel de la solidarité, de mettre l’incivisme hors la loi. La citoyenneté n’est pas une matière à option et la transmission de nos valeurs ne relève pas de l’inné mais de l’acquis ; il convient donc de l’organiser. On ne naît pas bon citoyen mais on le devient ; aux responsables politiques d’en proposer le cheminement. Il paraîtrait qu’interrogés, neuf Français sur dix se prononceraient en faveur d’un service civique obligatoire. Les principaux candidats à l’élection présidentielle paraissent s’être ralliés à cette idée mais sans se prononcer toutefois sur les modalités d’exécution de ce service qui se veut novateur. Peut-il en être autrement du fait d’une faisabilité qui reste à démontrer ?
Merci d’avoir su prendre en compte mes réticences et entendre mes désaccords quant au caractère obligatoire d’une telle entreprise qui m’a toujours parue trop complexe, trop ambitieuse et trop coûteuse pour pouvoir être menée avec succès. Qu’importe, vous avez accepté ma liberté de ton comme mes réticences…En dépit de nos différences quant aux solutions suggérées, je sais que je ne suis pas seul dans ce combat difficile : il s’agit bien de notre avenir ...
Dans l’une des salles de réunion de l’Assemblée nationale parfaitement équipée pour recevoir plus d’une centaine d’auditeurs choisis en raison de leur motivation comme de l’intérêt qu’ils paraissaient porter sur le sujet dont « on parle », les responsables laissent filer l’heure: leur permettre de rejoindre…Les listes des noms détenues par les vigiles à l’entrée étaient longues... Le colloque, traitant du « service civique obligatoire » tel qu’envisagé dans les quelques trois cents pages du manifeste qui vient tout juste d’être tiré, a néanmoins commencé devant un parterre clairsemé pour le moins. La succession des tables rondes d’excellente facture – « Le réveil de la fraternité », « Le civisme, barrière à la barbarie », L’économie de la fraternité », « La transmission des valeurs : mode d’emploi »- avec nombre de témoins et d’orateurs hors pair n’aura ni vu les invités se bousculer, ni empêché les trop rares observateurs de « filer » au fur et à mesure du temps écoulé. Quelques jeunes, sans plus, et beaucoup d’anciens - trop peut-être- auront suivi un débat quasi confidentiel dans une salle à peu près vide. Quant à la représentation politique du pays, sollicitée, elle s’est montrée l’espace de quelques instants seulement en la personne d’un unique député montrant des signes d’impatience…Campagne électorale, vacances scolaires, fin de la session parlementaire, autres priorités ?
Merci de nous avoir dit et redit que rien ne pourra être fait sans volonté politique…
Merci, Max pour votre courage, votre façon d’être et de faire, la manière dont vous avez su conduire cette réflexion de grande qualité; j’ai été heureux de pouvoir vous accompagner dans votre démarche. Il nous reste encore beaucoup à faire !
Bon courage pour la suite.
« Manifeste pour un service civique obligatoire », par Max Armanet ; (Robert Laffont)
Un Français comme tant d’autres, qui a jugé, il y a quelques mois, notre situation collective comme préoccupante voire intenable à moyen terme, en tout état de cause indigne d’une grande démocratie gangrenée par les incivilités. Un citoyen révolté par notre perte de repères mobilisateurs, de la montée des incompréhensions comme des risques encourus dès lors que les égoïsmes de chacun deviennent règles de vie. Un mari et un père de famille qui souhaite, comme tout à chacun, que sa descendance ne soit pas engagée dans un cycle de violences que nous appréhendons sans vraiment nous donner les moyens de faire face. Un électeur qui souhaiterait que les candidats à la fonction suprême prennent enfin à bras le corps, et sans arrières pensées, cette question lancinante de la citoyenneté.
Un auteur qui aura su, grâce à une capacité d’écoute peu ordinaire, à rassembler autour de lui un nombre impressionnant de personnalités diverses, issues de tous les milieux politiques ou socioprofessionnels, témoins vivants et acteurs de notre société ou plus jeunes générations à ne pas avoir connu cette France des « trente glorieuses » de l’après-guerre. Et qu’importent les avis contraires, les différences d’appréciations, les âges ou les parcours des uns et des autres, les expériences de vies lorsque l’ensemble est porté par un véritable projet, un idéal, qui transcende les clivages et les idéologies!
Merci de nous avoir donné l’occasion de mieux nous connaître, d’échanger, de débattre, d’écouter, de proposer, de convaincre, sans jamais imposer…
Pourtant le défi était rude et le temps, compté. En quelques mois le collectif, après avoir dressé un état des lieux réaliste et sans concession de la société, s’est prononcé en faveur d’un service civique obligatoire ou plus exactement, un service civique, universel, laïc donc obligatoire comme l’est l’instruction publique. Les contours de cette entreprise par laquelle chaque jeune Français, en contrepartie des droits que lui garantit la République, accepterait comme l’un de ses devoirs de contribuer au bien commun en donnant de son temps à autrui, ont été tirés à grands traits. Il s’agit de refonder le socle du contrat républicain, de retrouver l’impératif fraternel de la solidarité, de mettre l’incivisme hors la loi. La citoyenneté n’est pas une matière à option et la transmission de nos valeurs ne relève pas de l’inné mais de l’acquis ; il convient donc de l’organiser. On ne naît pas bon citoyen mais on le devient ; aux responsables politiques d’en proposer le cheminement. Il paraîtrait qu’interrogés, neuf Français sur dix se prononceraient en faveur d’un service civique obligatoire. Les principaux candidats à l’élection présidentielle paraissent s’être ralliés à cette idée mais sans se prononcer toutefois sur les modalités d’exécution de ce service qui se veut novateur. Peut-il en être autrement du fait d’une faisabilité qui reste à démontrer ?
Merci d’avoir su prendre en compte mes réticences et entendre mes désaccords quant au caractère obligatoire d’une telle entreprise qui m’a toujours parue trop complexe, trop ambitieuse et trop coûteuse pour pouvoir être menée avec succès. Qu’importe, vous avez accepté ma liberté de ton comme mes réticences…En dépit de nos différences quant aux solutions suggérées, je sais que je ne suis pas seul dans ce combat difficile : il s’agit bien de notre avenir ...
Dans l’une des salles de réunion de l’Assemblée nationale parfaitement équipée pour recevoir plus d’une centaine d’auditeurs choisis en raison de leur motivation comme de l’intérêt qu’ils paraissaient porter sur le sujet dont « on parle », les responsables laissent filer l’heure: leur permettre de rejoindre…Les listes des noms détenues par les vigiles à l’entrée étaient longues... Le colloque, traitant du « service civique obligatoire » tel qu’envisagé dans les quelques trois cents pages du manifeste qui vient tout juste d’être tiré, a néanmoins commencé devant un parterre clairsemé pour le moins. La succession des tables rondes d’excellente facture – « Le réveil de la fraternité », « Le civisme, barrière à la barbarie », L’économie de la fraternité », « La transmission des valeurs : mode d’emploi »- avec nombre de témoins et d’orateurs hors pair n’aura ni vu les invités se bousculer, ni empêché les trop rares observateurs de « filer » au fur et à mesure du temps écoulé. Quelques jeunes, sans plus, et beaucoup d’anciens - trop peut-être- auront suivi un débat quasi confidentiel dans une salle à peu près vide. Quant à la représentation politique du pays, sollicitée, elle s’est montrée l’espace de quelques instants seulement en la personne d’un unique député montrant des signes d’impatience…Campagne électorale, vacances scolaires, fin de la session parlementaire, autres priorités ?
Merci de nous avoir dit et redit que rien ne pourra être fait sans volonté politique…
Merci, Max pour votre courage, votre façon d’être et de faire, la manière dont vous avez su conduire cette réflexion de grande qualité; j’ai été heureux de pouvoir vous accompagner dans votre démarche. Il nous reste encore beaucoup à faire !
Bon courage pour la suite.
« Manifeste pour un service civique obligatoire », par Max Armanet ; (Robert Laffont)